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Bons pour le service… civique !

Il y a côtoyé Marion Larat, à propos de laquelle Martin Hirsch écrit dans son dernier livre : "Rien que pour elle, il fallait créer l’Institut."

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Marion Larat, 25 ans, pour qui chaque mot est un combat. "Avant…", commence-t-elle. Avant, dans le monde de cette fine et gracieuse jeune femme, le service civique n’existait pas. Le destin était tout tracé, les études brillantes, les classes préparatoires d’élite, les concours ambitieux. En 2006, ce monde d’évidences s’évapore. Accident vasculaire cérébral. Coma, dont elle sort hémiplégique et aphasique. Des mois et des mois d’hospitalisation, d’opérations. Une main et un pied qui ne fonctionnent plus, des crises incessantes d’épilepsie. Marion Larat est handicapée à 65%.

Quand enfin un médicament calme l’épilepsie, seule une association de quartier veut d’elle. "Je n’étais pas belle à voir. Mais en service civique, chacun donne ce qu’il peut." Au début, extrêmement fatigable, Marion Larat peut peu. Elle s’endort souvent, s’irrite de la sollicitude des autres volontaires. Puis viennent les progrès, "bluffants", selon Anne Sallenave, sa tutrice dans l’association : "Elle avait du mal à accepter l’inacceptable, l’injustice. Peu à peu, elle a appris à faire avec ses difficultés, et elle a pu aller vers les autres. Elle avait la niaque."

L’association, l’Atelier des bains douches, sensibilise les habitants du quartier Belcier de Bordeaux à l’environnement. Les produits ménagers faits maison, les économies d’eau, Marion Larat s’en fiche pas mal, au fond. Ils sont prétextes à retrouver la vraie vie. "Je sous-vivais. Là, j’ai repris confiance, évolué hors du ghetto du handicap. Je n’étais plus l’handicapée à l’arrêt, alors que les autres continuaient." "Résurrection", résume son père.

La grande tige que ses amis surnomment "Mikado" veut désormais créer une société du même nom, qui diffusera une gamme moderne de bas de contention. L’Institut s’apprête à l’y aider. A l’hôpital, petite souffrance ajoutée aux grandes, elle a dû porter ces "hideux" bas blancs opaques de mémé. Parce que "retrouver une image de soi est fondamental pour redonner le sourire, se reconstruire et favoriser la reprise des interactions avec l’entourage", a-t-elle écrit dans le PowerPoint qui défile sur son ordinateur. Marion Larat a imaginé un kit de customisation de ces bas, avec jambe gonflable, feutres lavables et pochoirs. Elle se lance aussi dans la production de bas sérigraphiés. Le CHU de Bordeaux a déjà reçu le PowerPoint. Avec copie du mail à Martin Hirsch.

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